La passion dans le monde professionnel
On entend partout qu’il est possible de vivre de sa passion. C’est d’ailleurs un objectif à atteindre pour beaucoup de personnes. « Pourquoi et comment vivre de ma passion ? » ou « Dois-je vivre de ma passion ? » ou encore « Et si je n’ai pas de passion en particulier, que puis-je faire ? » sont des questions courantes.
Dans cet article nous allons évoquer les raisons qui nous poussent à vouloir vivre de notre passion. Également, nous allons nuancer ce phénomène, en soulignant les limites des passions dans le milieu professionnel.
Avant cela, nous allons nous pencher sur une situation très courante : ne pas savoir ce qui nous passionne.
Pour aller plus loin sur ce point, lisez l’article
« S’écouter pour s’épanouir au travail »
« Je n’ai pas de passion clairement identifiée »
On entend parler de passion sous toutes ses formes. Cette notion est évidente pour certains et source de questionnement pour d’autres. Elles nous sautent aux yeux, elles apparaissent comme une évidence depuis notre tendre enfance ou bien c’est l’inverse : flou artistique complet.
Lorsque les passions sont ancrées en nous depuis des années, il est facile de s’orienter vers une carrière professionnelle qui touche de près ou de loin à cette thématique. Que faire lorsque l’on n’a pas de passion clairement identifiée ?
Pour répondre à cette question, je vais vous exposer le contexte dans lequel je me situais personnellement il y a quelques années. Cela parlera je l’espère à ceux qui se trouvent dans cette situation.
Lors de mes études et le début de ma carrière professionnelle, je n’avais pas de passion en particulier. Pour être précis, je n’en avais pas identifié. Toutefois, cela ne voulait pas dire que je n’aimais rien en particulier. (Le raccourci est trop souvent fait.)
Bien au contraire, j’ai toujours été très enthousiaste à l’idée de faire de nouvelles choses chaque jour. J’éprouvais un intérêt fort pour beaucoup d’activités (professionnelles ou de loisirs). Cela a guidé dans un premier temps mes choix de carrière.
Pourtant, je ne me reconnaissais pas quand j’entendais des personnes parler de l’enthousiasme débordant et exacerbé que leur procurait une activité spécifique, qui était une passion pour eux. Je savais cependant ce qui me motivait au quotidien. Il en va de même pour tout ce qui me faisait plaisir chaque jour. Ma vie était convenable et satisfaisante, mais avec un petit feu intérieur prêt à être alimenté.
La puissance de la curiosité
Je ressentais en effet que quelque chose bouillonnait en moi, sans avoir encore mis le doigt dessus. Certaines activités me procuraient davantage de satisfaction personnelle que d’autres. J’ai alors décidé de creuser celles-ci. Volontairement. J’ai passé du temps, lors de mes week-ends et soirées, à me renseigner davantage sur ces sujets qui m’intriguaient. J’ai pratiqué ces activités davantage.
Cette curiosité m’a ouvert énormément de portes.
Quiconque s’autorise à les ouvrir se mettra en chemin sur la route de ses passions. Expérimentez de nouvelles choses chaque jour, même quelques minutes. L’idée, pour identifier de nouvelles passions, est de tester de nouvelles choses. C’est tellement simple et basique comme conseil que beaucoup de gens oublient de le faire.
Certaines passions nous viendront comme une évidence par la suite. L’immobilisme vous empêche de découvrir efficacement de nouvelles voies. Soyez curieux si vous voulez identifier vos passions.
« Je n’ai aucun talent particulier, je suis juste passionnément curieux. »
Albert Einstein
Avez-vous trouvé votre Ikigaï ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais vous partager un bouquin, qui m’a personnellement beaucoup aidé quand j’étais exactement dans cette situation.
Après 2 ans d’expériences cumulées sur un même type de poste, j’étais à un croisement dans ma vie professionnelle. Je me suis questionné sur mes réelles envies professionnelles et la bonne stratégie à adopter pour l’avenir.
J’avais besoin de faire le point et d’y voir plus clair. Lors d’un voyage au Japon, j’ai entendu pour la première fois la notion d’« Ikigaï » et de ses vertues pour la vie professionnelle et personnelle.
Qu’est-ce que c’est l’Ikigaï ? D’après Christie VANBREMEERSCH, qui a rédigé le bouquin Trouver son Ikigaï : Vivre de ce qui nous passione, il s’agit de « la raison de se lever le matin pour les habitants d’Okinawa au Japon, célèbres pour leur longévité, leur bonne santé et leur joie de vivre ».
Ni une ni deux, j’ai commandé le bouquin et je me suis plongé dedans. Et pour tout vous dire, j’ai été agréablement surpris par la qualité de la démarche introspective que nous invite à prendre l’autrice.
On y trouve un grand nombre de questions pertinentes sur ce qui nous anime au quotidien. A l’aide d’exercices concrets et simples, on arrive à mettre des mots sur des ressentis. On est guidé pas à pas.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce livre, c’est :
- Les liens entre le projet professionnel que l’on est en train de créer aujourd’hui et notre part d’enfant, qui nous suit depuis toujours.
- Les exercices pratiques à chaque chapitre, qui nous poussent à réfléchir de manière active sur notre fameux Ikigaï.
Je dois donc avouer que ce livre m’a beaucoup aidé lorsque j’étais dans une période de doutes et de recherche de solutions sur mon avenir professionnel. 🙂
Parenthèse terminée, reprenons notre sujet initial ! Spécialisation : avantages et limites…
« J’ai une ou plusieurs passion(s) clairement identifiée(s) »
Maintenant, nous allons partir du principe que vous savez quelles sont vos passions (ou à minima les activités qui vous font du bien lorsque vous les pratiquez).
Le premier conseil que je vous suggère est le suivant. Prenez votre passion et mesurer à quel point vous êtes passionné. Je m’explique. Toutes nos passions ne se valent pas. On peut être passionné par une thématique et y passer tout son temps. On peut en faire son travail et continuer de pratiquer cette activité lors de notre temps libre. Il s’agit des passions les plus prenantes.
Toutefois, nos passions ne sont pas toutes à ce stade-là. Il est fort probable que vous pratiquiez l’une de vos passions uniquement durant votre temps libre. Prenons un exemple concret. Imaginons que cette passion vous prend 10 heures par semaine. Ce rythme vous convient parfaitement.
Cependant, vous n’avez jamais expérimenté de la pratique à un rythme plus soutenu. Si subitement, vous vous mettez à exercer cette passion pendant 30 heures par semaine (au lieu de 10 heures), « ça passe ou ça casse » comme on dit.
Dans cet exemple, soit vous vous épanouirez encore plus, car vous aurez atteint votre objectif de vie, soit il se passera l’inverse : votre passion deviendra une contrainte. Trop de quantité peut parfois nuire au plaisir que nous procure une activité.
Dois-je vivre de ma passion ? Mesurer ses passions
C’est pour cela qu’il est fondamental, lorsque l’on parle de vivre de sa passion, de mesurer factuellement jusqu’à quel point on peut pousser notre passion dans notre quotidien. Vous aurez ainsi une limite qui vous permettra de pratiquer vos activités de cœur, sans vous en dégoûter sur le long terme.
Chacun détient un équilibre qui lui est propre. La limite ne sera pas la même pour chacun. Inutile de se comparer aux goûts des autres personnes. Certains pourront ainsi pratiquer chaque jour durant des heures leur activité favorite, sans jamais se lasser. D’autres commenceront à voir des aspects négatifs au bout de 10 ou 20 heures par semaine. Identifiez à quel moment le négatif apparaît et vient se mélanger au plaisir.
Une question se pose alors à ce stade de la réflexion : Dois-je faire de ma passion mon métier ?
Avantages de vivre de sa passion
Le premier argument, le plus fort, est que vous aurez une motivation à toute épreuve. En vous levant le matin, vous serez motivés par votre journée. Votre métier aura pleinement du sens pour vous et sera très épanouissant.
Votre intérêt pour la thématique de votre travail sera une évidence. Fini les questions du type : « Serais-je plus heureux en faisant une autre activité ? ». En effet, ayant déjà identifié vos passions préalablement, vous saurez que ce que vous allez faire vous rendra heureux.
De même, les obstacles que vous rencontrerez seront perçus comme plus petits, plus facile à surmonter. Votre motivation vous fera « soulever des montagnes », car cet objectif professionnel nouveau vous tient particulièrement à cœur.
Limites de faire de sa passion son métier
Si vous ne mesurez pas clairement la durée que vous pouvez tolérer dans l’exercice de vos passions, vous prenez un risque. Se jeter à corps perdu, sans réfléchir, dans une passion qui nous semble épanouissante, est parfois dangereux.
Je vous conseille de réfléchir en profondeur et d’expérimenter ces changements de rythme, avant de vous lancer professionnellement. Vous devez être certains que vous allez toujours être transcendé par votre sujet. Dans certains cas, il est préférable de ne pas changer sa durée d’exercice pour votre passion. Votre équilibre s’est fait naturellement.
Vous devez absolument bien vous connaître et savoir à quel point vous aimez cette thématique. Une solution ici, plus douce, peut-être de commencer ce nouveau « métier-passion » à mi-temps ou le week-end lors de votre temps libre.
Enfin, c’est une très bonne chose d’avoir des passions, mais il est parfois difficile de concilier ces thématiques avec le monde du travail. Certaines passions sont difficilement valorisables dans le milieu professionnel. Cependant, il existe toujours des moyens détournés et des situations particulières qui prouvent que c’est possible.
Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« Transformer un loisir en compétences professionnelles »
Expérimenter pour mieux se connaître
Finalement, c’est à vous de voir. Pesez le pour et le contre.
Rappelez-vous que le meilleur moyen de savoir si ce nouveau mode de vie peut vous plaire ou non, c’est de l’essayer. Tentez l’aventure intelligemment en minimisant vos risques.
Commencez doucement en augmenter progressivement le temps hebdomadaire sur lequel vous pratiquez votre passion. Si vous avez toujours la même motivation sur le long terme, c’est un bon indicateur pour vous. Cette voie peut vous correspondre.
A l’inverse, si vous commencez à trop souvent voir les aspects négatifs de votre passion et qu’elle vous contraint/frustre parfois, c’est aussi un indicateur important.
Dois-je vivre de ma passion ? A vous de choisir
Ce n’est probablement pas la bonne voie pour votre équilibre personnel. Au moins, vous serez fixé et il sera plus facile d’avancer vers autre chose. Vous vous connaîtrez davantage : c’est que du plus.
De nombreuses personnes témoignent du fait qu’ils vivent de leur passion. C’est le cas d’Olivier Roland par exemple, qui fait le récit de parcours professionnel sur son site internet.
Si tous les indicateurs tendent vers cette voie là, cette aventure peut être extrêmement stimulante pour vous. Il existe toujours une part de risque bien entendu. Seul vos choix pourront vous montrer si cette expérience en valait réellement la peine pour vous.
« Pendant les 33 dernières années, tous les matins, en me regardant dans la glace, je me suis demandé : « Si je devais mourir demain, est-ce que j’aurais envie de faire ce que je vais faire aujourd’hui ? » Que « non » revienne trop souvent, et je savais que le moment était venu de faire bouger les choses… Tout ou presque – les attentes des autres, l’orgueil, la peur de la honte ou de l’échec -, toutes ces choses disparaissent face à la mort. Seul demeure ce qui est vraiment important. Se souvenir que l’on va mourir est le meilleur moyen que je connaisse de ne pas céder à la tentation stupide de croire que l’on a quelque chose à perdre. »
Steve JOBS
Merci d’avoir lu cet article et à très bientôt sur Trace Ta Carrière ! 🙂
Pour vous aider à définir concrètement ce que vous voulez faire de votre vie professionnelle, à l’aide d’exercices, je vous invite à recevoir gratuitement le guide que je vous propose sur ce site : « Faire le point sur sa vie professionnelle et personnelle (4 exercices) ».
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