Faut-il foncer tête baissée et accepter un nouveau poste ?
Après plusieurs semaines à postuler à de nombreuses offres d’emploi, ça y est, ton téléphone sonne : « Je suis Madame M, chargée de recrutement de l’entreprise E, vous avez candidaté sur le poste de P chez nous. Je vous appelle pour vous proposer un entretien. » Faut-il accepter un nouveau poste, immédiatement ?
Il te faut quelques secondes pour te souvenir à quoi correspond l’offre d’emploi dont on te parle. En même temps, c’est normal : tu étais surement en train de faire quelque chose, il te faut un petit temps pour te mettre « en mode entretien d’embauche » (même s’il s’agit d’un pré-entretien formel).
Tu as réussi à décrocher un entretien, le premier pas est enclenché, maintenant, avant de faire bonne impression, il faut se demander si le poste t’intéresse véritablement.
Oui, parmi les offres d’emploi auxquelles tu as postulé, certaines t’intéressent VRAIMENT alors que d’autres sont plus raisonnables et tu as pu les choisir « au cas où, sur un malentendu ça peut passer ». 😊 Surtout qu’une offre d’emploi doit être analysée avec soin afin d’éviter d’éventuelles mauvaises surprises.
Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« Les « red flags » dans les offres d’emploi : 3 avertissements à écouter »
Afin de bien préparer ton entretien d’embauche à venir et être sûr.e que ce poste est intéressant pour toi, nous allons voir plusieurs questions pertinentes, qu’il est utile de se poser avant d’accepter un nouveau poste.
Les questions à se poser avant d’accepter un nouveau poste
Ai-je envie d’assumer ces nouvelles fonctions ?
La première question à se poser est « Ai-je envie d’accepter ce nouveau poste ? » Oui, c’est bien la première chose à faire. Même quand c’est toi qui postules. Même la veille de l’entretien, tu en as le droit.
Pourquoi ? C’est bien ta motivation qui va te faire tenir sur la longueur. Si ce que tu fais ne t’intéresse pas, il y a de grandes chances que tu finisses par « subir » ton travail. L’idée est d’identifier tes « raisons d’agir » profondes, ces arguments intimes qui te donnent envie d’accepter ce nouveau travail.
Pour aller plus loin sur ce point, lisez l’article
« Découvrir ses motivations profondes avec la méthode des 5 Pourquoi »
Lorsque tu fais le point sur ce qui te motive sur ce poste, si tu te rends compte que dans sa globalité, les missions te stimulent déjà d’avance, alors tu es sur une bonne voie. En revanche, si lorsque tu lis l’annonce, tu te dis intérieurement « Han quel enfer ce poste. » ou « La majorité des missions a l’air ennuyante (et/ou trop stressante) … » : il faut questionner ta motivation.
Tout le monde n’a pas le luxe de pouvoir « choisir » son métier. Les travails alimentaires et « raisonnables » sont très courants, c’est une réalité. Alors, si tu as la possibilité de choisir si oui ou non tu peux changer d’emploi, c’est utile de se questionner sur tes réelles motivations.
Ensuite, au-delà de ta motivation, viennent des arguments plus rationnels et techniques, que nous allons voir dans la suite de cet article. 😊
Vais-je développer mes compétences dans ce poste ?
Les compétences, cela s’acquiert. A force de pratiquer, par l’expérience, on développe ses compétences. Aujourd’hui, quand une entreprise recherche un.e candidat.e, l’accent est mis sur les compétences de la personne.
- Maîtrise-t-elle les compétences nécessaires sur ce poste ? Quel est son bagage de compétences ?
- Si elle ne les maîtrise pas, est-elle en mesure de les apprendre rapidement ? Peut-elle s’adapter rapidement aux enjeux de l’équipe et au quotidien ?
Aucune fatalité si tu n’as pas toutes les compétences requises pour le poste. L’offre d’emploi reflète une vision « idéale » de ce que recherche l’entreprise. Bien souvent (pour ne pas dire à chaque fois), les personnes recrutées n’ont pas 100% des compétences demandées.
Les deux éléments importants afin de se valoriser durant un processus de recrutement sont :
- Mettre en avant les compétences que tu possèdes déjà (celles en lien avec le poste) ;
- Souligner ta capacité à te former et être formé.e sur les compétences opérationnelles qu’il te manque.
Ainsi, tu montreras que tu es compétent.e ET aussi que tu sais t’adapter à de nouvelles missions.
Maintenant que tu as fait le point sur tes compétences actuelles, tu peux te poser la question : « Sur ce nouveau poste, vais-je développer de nouvelles compétences (ou en approfondir certaines) ? »
C’est un argument de poids au moment d’accepter un nouveau poste. Il en va de ta stimulation intellectuelle et de ton employabilité future également. Si tu restes quelques années sur ce poste, que vas-tu apprendre ? Que vas-tu pouvoir valoriser dans le futur ?
Les postes « formateurs » où l’on apprend de nombreuses nouvelles choses sont de véritables tremplins pour ta carrière professionnelle.
A quel salaire puis-je prétendre ?
Quoi qu’on en pense, le salaire est un argument qui revient souvent lorsqu’on questionne les personnes qui changent de poste. « A travail égal, ma nouvelle entreprise paye mieux que mon ancienne. » Le choix est vite vu si le salaire est une des motivations principales à travailler.
L’Association Pour l’Emploi des Cadres met à disposition un simulateur de salaire sur son site internet. Celui-ci permet d’avoir un ordre d’idée sur le salaire moyen, en fonction d’un secteur d’activité donné, d’une zone géographique et d’autres critères comme l’expérience et les diplômes.
Ces précieuses données que tu peux obtenir grâce à cet outil te permettront de vérifier que le salaire proposé sur l’offre d’emploi est en adéquation avec la majorité des entreprises du même secteur. Tu peux t’en servir comme argument si tu souhaites négocier ton salaire durant l’entretien d’embauche.
Après tout, le salaire reste un outil puissant de reconnaissance du travail accompli par un.e salarié.e. Il existe de grandes disparités salariales, pour un même poste, en fonction du secteur d’activité dans laquelle se trouve une entreprise. Les conventions collectives et les conditions de travail qu’elles offrent seront-elles aussi différentes.
- Est-ce que le salaire que l’on te propose te convient ? ;
- Es-tu en mesure de le négocier ? (parfois c’est possible, parfois ce n’est pas possible, tu n’as rien à perdre à essayer) ;
- Ton salaire va-t-il évoluer avec l’expérience ?
Même si trouver un travail apporte une relative tranquillité financière (car il y a une rentrée d’argent chaque mois), tu peux bien te renseigner en amont, afin de savoir si tu vas être payé.e à ta juste valeur. Encore une fois, je te recommande l’outil de simulation de salaire proposé par l’Apec, il est très bien fait et pertinent.
Accepter un nouveau poste, aussi une affaire d’intuition ?
« Tu as eu de la chance d’anticiper ce qu’il vient de t’arriver. »
« Oui, c’est vrai, mais je l’avais senti venir. Comme une intuition. »
Est-ce que la notion d’intuition te parle ? Laisse-moi te présenter le livre Développer son intuition même quand on a l’esprit fermé de Gérald LEROY-TERQUEM.
Ce petit ouvrage, qui se dévore en quelques heures seulement, permet de poser les bases sur ce qu’est l’intuition. Sans rentrer dans des notions spirituelles, les auteurs (un psychiatre et un docteur en psychologie) décortiquent le processus lié à l’intuition.
Ce que j’ai particulièrement apprécié dans cet ouvrage, ce sont les nombreux exercices que les auteurs nous invitent à réaliser. Dans le but d’appréhender notre muscle de l’intuition ou à le développer.
J’insiste, même si pour beaucoup, l’intuition tend vers un phénomène inexplicable, il s’agit bel et bien d’une faculté que l’on possède tous, que l’on peut (ou doit) écouter autant que possible.
Ce livre casse bien des idées reçues sur le sujet, tout en apportant des éléments pratiques et scientifiques. Bien sûr, l’intuition, pour pouvoir être efficace, nécessite de se faire confiance et surtout, d’essayer ! 🙂
En bref, une lecture plus que sympathique, qui apporte bien des réponses si ces questions liées à l’intuition t’intéressent.
Merci d’avoir lu cet article et à très bientôt sur Trace Ta Carrière ! 🙂
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