Doit-on forcément justifier un trou dans le CV ?
Avant même de s’intéresser aux différentes manières de justifier un trou dans le CV, posons-nous d’abord une question préalable : Doit-on forcément justifier un trou dans le CV ?
Oui, après tout, ça peut arriver à tout le monde, pour tout un tas de raisons, alors pourquoi devrions-nous se sentir obligé de le justifier ? Qu’est-ce qui nous empêche de simplement le passer sous silence ? Oui, c’est d’ailleurs ce que font beaucoup de personnes. À juste titre.
Cependant, au cours du processus de recrutement, les personnes chargées du recrutement peuvent vous interroger sur la nature de ce trou dans le CV. 2 ans de pause par exemple, ça peut interroger. Après tout, on peut le comprendre. L’entreprise s’engage à vous recruter : il s’agit d’un investissement, elle ne veut pas se tromper et avoir de mauvaises surprises.
A l’inverse, on peut décider d’anticiper ces questionnements. Comment ? En inscrivant directement dans le CV ou la lettre de motivation une justification (sérieuse bien entendue). Il est aussi possible de l’évoquer directement en entretien d’embauche, avant même que la question ne soit posée. Comme ça, pas de malaise.
Dans cet article, nous aborderons plusieurs raisons qui peuvent justifier un trou dans le CV. Nous essaierons de voir comment le justifier, de manière positive. Afin que ce « trou dans le CV » ne te desserve pas. Au contraire, cela peut être un atout pour toi et ta candidature.
Voyons tout cela si tu le veux bien ! 😊
Plusieurs raisons peuvent justifier un trou dans le CV
Comment justifier un trou dans le CV à la suite d’une recherche d’emploi (très) longue et difficile ?
La recherche d’emploi, ce n’est pas simple. Parfois, on peut rester des semaines, des mois, voire des années sans arriver à trouver du travail. Déjà que ce n’est pas facile à vivre, surtout quand on a envie de travailler, mais que les offres se font rares.
Déjà, est-ce qu’être en recherche d’emploi, c’est être inactif ? Non, non et non ! Beaucoup de préjugés sur les chômeurs et chômeuses qui recherchent du travail. « S’il.elle voulait vraiment travailler, il.elle trouverait du travail ! » Aie aie aie.. Si c’était si simple, ça se saurait et tout le monde aurait un boulot.
Alors quand la période de recherche d’emploi s’étale dans le temps, même les personnes des services recrutement se questionnent : « Pourquoi cette personne a mis tant de temps à retrouver du travail ? Ça cache peut-être quelque chose. Il faut qu’on creuse ça durant l’entretien. »
Souvent, la réponse est très simple : « Je suis en recherche active depuis longtemps, je peine à trouver un employeur. Surtout que plus le temps passe, plus le retour à l’emploi est compliqué. »
Heureusement, certaines entreprises se fichent royalement des trous dans le CV des candidats. Ce qui compte après tout, ce sont la motivation à travailler, les expériences et les compétences de la personne.
Alors, si on te questionne sur cette période où rien n’est inscrit sur ton CV, tu peux simplement répondre : « Durant toute cette période, j’ai été activement à la recherche d’un emploi. C’est pour cela que je suis aujourd’hui devant vous, je suis extrêmement motivé.e ! »
C’est une excellente manière de transformer cette période de ta vie en élément impactant et fort, prouvant ta grande motivation. Un employeur aime voir un.e candidat.e motivé.e et transparent.e ! 😊
Comment justifier un trou dans le CV à la suite d’une maladie et d’une reconstruction intérieure ?
Il arrive parfois d’avoir besoin de temps pour soi. Beaucoup de temps. Pour se reconstruire lorsque la vie a été difficile. Dans ces cas-là, on n’a pas d’autres choix que de faire une pause.
On peut penser par exemple à une personne qui fait un burn-out. Cette maladie professionnelle nécessite souvent un arrêt (plus ou moins long) de toute activité professionnelle. Pas le choix : le corps et l’esprit se sont mis d’accord pour dire STOP. Alors, la pause s’impose.
Au cours de ces long mois d’arrêt, une démarche introspective (nécessaire et vitale) démarre. Elle peut durer longtemps. Très longtemps.
Alors comment justifier sur son CV qu’on a eu besoin de temps pour soi, afin de se reconstruire à la suite d’événements difficiles ? On n’a pas forcément envie d’évoquer tout ça en entretien d’embauche… C’est intime et pas forcément évident d’en parler.
« J’ai pris 1 an pour me reconstruire. » Éloquent, pourtant c’est peut-être ton cas. Honnêtement, je n’ai pas réellement de réponse toute prête à t’apporter. Les raisons qui ont fait que tu as eu besoin d’une pause vitale pour ton être sont tellement intimes, que c’est à toi de voir si tu as envie d’en parler en entretien (uniquement si on te questionne sur cette période d’inactivité).
A titre personnel, je trouve dommage de devoir passer sous silence ce type d’évènement de vie. Je considère qu’il s’agit d’une période où l’on doit être particulièrement fort.e et courageux.se !
Pourtant, dans le milieu professionnel, cela peut être vu comme un signe de « faiblesse » (à tort). On devrait pouvoir dire, haut et fort : « J’ai surmonté cette période difficile, j’en ressors aujourd’hui plus fort.e et davantage connecté.e à qui je suis. » C’est bien plus valorisant.
Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« Prendre le temps de ne rien faire »
Comment justifier un trou dans le CV à la suite d’un voyage de longue durée ?
Aaah la fameuse année sabbatique : « Je pars un an faire le tour du monde ! » Beaucoup en rêve, peu osent franchir le pas.
Le premier a priori auquel se confrontent celles et ceux désirant tenter ce type d’aventure est (trop) rationnel : « Cette pause va faire tache sur mon CV, ce n’est pas bon pour ma carrière ! »
Avant même d’être parti, on pense déjà (trop) au retour… Ce type de voyage longue durée est pourtant là pour découvrir de nouvelles choses et ainsi revenir changé.e, différent.e. On ne peut pas réellement savoir ce qu’on va vouloir faire de sa vie en rentrant, après une telle expérience humaine.
Si tu as peur de ce que vont penser tes futurs employeurs quand tu repostuleras à des offres d’emploi, laisse moi te rassurer. Les années sabbatiques sont de plus en plus courantes.
Les étudiants qui finissent leurs études s’autorisent une période longue durée entre leurs études et l’entrée dans la vie active. De nombreuses personnes décident, à n’importe quel âge, de tenter l’aventure, quitte à « faire un trou dans le CV » pendant quelques mois.
Aujourd’hui, c’est courant. Cela ne choque plus d’avoir un « trou dans le CV » à la suite d’une période de voyage longue durée.
J’ai même envie d’aller plus loin dans le raisonnement. Aujourd’hui, les entreprises sont TRÈS intéressées par des profils ayant voyagé sur une longue durée. Pourquoi ? Simplement parce que généralement ce type d’expérience est une grande plus-value pour l’entreprise : ouverture d’esprit, richesse culturelle, et enfin, c’est un gage de maturité.
D’ailleurs, je t’invite à noter fièrement sur ton CV « tour du monde – année sabbatique d’une durée de X mois ». Les employeurs adorent. 😊
Pour aller plus loin sur ce point, lisez l’article
« Désactivez le « pilote automatique » grâce au voyage »
Comment justifier un trou dans le CV à la suite d’un évènement familial / personnel ?
Il peut arriver qu’on doive, pour des raisons personnelles et/ou familiales, devoir s’arrêter de travailler temporairement. Parfois même pour une période qui s’étale sur plusieurs années.
L’exemple le plus courant et facile à comprendre est le suivant : devoir s’occuper de son nouveau-né. Oui, s’occuper d’un bébé, c’est un travail à temps plein. 😊
Pour cela, il existe des congés maternité et paternité (obligation légale). Ces congés sont courts. Aujourd’hui, à l’heure où j’écris ces lignes, ces congés sont respectivement de 16 semaines pour les salariées et de 25 jours calendaires pour les salariés.
Autant dire que passé ces courts délais, il faut continuer de s’occuper du bébé… Comment faire quand on n’arrive pas à trouver quelqu’un pour s’en occuper alors qu’on doit retourner travailler ? De nombreux parents choisissent (ou sont obligés) de mettre en pause leur carrière professionnelle afin d’élever leur enfant.
Est-ce que cela demande une justification particulière lorsque l’on recherche un nouvel emploi ? Non, juste évoquer « J’ai pris le temps d’élever mon nouveau-né. » suffit. Encore une fois, tous les employeurs ne questionnent pas forcément lorsqu’ils détectent une période d’inactivité dans le CV.
Après tout, rappelons-le, mais ce qui compte pour les entreprises, c’est bien ta disponibilité immédiate. Cela n’a pas d’importance si tu as été indisponible il y a de ça plusieurs années/mois. Tant que tu es opérationnel.le aujourd’hui.
Comment justifier un trou dans le CV à la suite d’une création d’entreprise ou d’association (qui a marché ou échoué) ?
La démarche de création d’entreprise, d’association (ou tout autre type de structure) est une action qui demande une immense énergie et beauuuucoup de temps. Même accompagné.e d’expert.e.s dans leurs domaine, il s’agit d’un projet entrepreneurial : il faut une sacrée organisation et des moyens importants (temps, argent, humains, matériels, etc.).
Dans le cas où l’idée entrepreneuriale se concrétise avec succès, il est tout à fait naturel de mettre cette expérience réussie sur son CV. Oui, ce projet, même s’il est différent du salariat, est une expérience à part entière, très riche. Alors il faut le mettre sur le CV.
Cependant, tout n’est pas si rose. Dans les faits, il y a plus de gens qui échouent dans leurs projets entrepreneuriaux que de gens qui réussissent vraiment. A titre indicatif : 2 micro-entreprises sur 3 mettent la clé sous la porte dans les 3 ans qui suit la création. Alors dédramatisons 😊 !
Pour autant, que doit-on faire de cette expérience ? Est-ce qu’un échec doit être passé sous silence ? Non. Au contraire. Que tu ais réussi ton projet ou non, tu as la même légitimité à la faire figurer sur ton CV.
Durant cette expérience, tu auras appris d’innombrables nouvelles choses, qui feront de toi une personne plus mûre et avec une meilleure connaissance de ton marché. C’est en se trompant qu’on apprend. A chaque nouvelle tentative, on apprend des choses qui nous serviront plus tard.
Alors, une expérience nonaboutie ne doit pas être passée sous silence. Un employeur ne se dira pas : « Oh la honte, son projet n’a pas fonctionné, il.elle est nul.le ! ». Au contraire, un employeur se dira plutôt : « Il.elle a acquis des connaissances intéressantes au cours de ce projet, ça me plait ! »
Explorer la piste de la création d’entreprise
Quand l’idée m’a pris un beau jour de lancer mon blog, je n’y connaissais strictement rien au monde de l’entrepreneuriat. J’ai décidé de me procurer des livres sur le sujet, en plus des vidéos de formation que je visionne.
Je recherchais des outils clés en main, le plus synthétique possible, pour gagner un maximum de temps et aller à l’essentiel. Devine quoi ? C’est exactement ce que j’ai trouvé dans le livre Le personal MBA de Josh Kaufman.
A mon sens, il s’agit DU livre pratique sur le monde de l’entrepreneuriat. Tous les aspects du monde de l’entreprise y sont détaillés : gestion, finance, marketing, vente, management… Oui, on doit forcément mettre les mains dans le cambouis un jour ou l’autre si on souhaite se lancer.
Les conseils qui y sont donnés sont d’une grande qualité. Je les applique au quotidien dans mon entreprise. D’ailleurs, je retourne régulièrement feuilleter les chapitres qui me sont utiles au fil des jours.
Il s’agit bel et bien d’un livre qui se picore, au fil des besoins et des curiosités. Il y a ÉNORMÉMENT de contenu dans ce livre. Mets ce bouquin entre les mains de toute personne qui souhaite créer son entreprise, il n’en sera que ravi. C’est mon avis tout du moins. 🙂
Merci d’avoir lu cet article et à très bientôt sur Trace Ta Carrière ! 🙂
Pour t’aider à définir concrètement ce que tu veux faire de ta vie professionnelle, à l’aide d’exercices, je t’invite à recevoir gratuitement le guide que je te propose sur ce site : « Faire le point sur sa vie professionnelle et personnelle (4 exercices) ».
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