Tu as pris ton après-midi
S'épanouir au quotidien

« T’as pris ton après-midi? »

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« L’humour » au travail

Vous êtes au bureau depuis tôt le matin, arrivé(e) dans les premiers. Il est 17h30 et vous avez terminé l’essentiel de ce que vous deviez faire aujourd’hui. Vous préparez tranquillement vos affaires pour désormais partir et vaquer à vos occupations personnelles. En partant, vous saluez vos collègues et l’un d’eux, avec un sourire en coin, vous lance un classique : « T’as pris ton après-midi ? ».

Merci pour cet humour d’une grande qualité, qui ne fait rire que toi.

Bien sûr, vous auriez pu entendre d’autres phrases, qui veulent pourtant dire la même chose dans le fond. En voici quelques-unes bien désagréables, que l’on entend régulièrement lorsque l’on quitte notre lieu de travail.

  • « Bon après-midi », alors qu’il est 18h.
  • « Tu pars déjà ? », énoncé bien fort pour attirer l’attention des autres collègues présents.
  • « Attends, tu as deux minutes pour faire ça avant de partir ? », alors que la tâche en question demande bien plus de temps en réalité.

Nos collègues sont parfois merveilleux. 😉 Si vous avez déjà eu le plaisir de recevoir ces remarques, vous êtes des petits veinards. En prime, au-delà de l’humour indéniable dont fait preuve votre collègue, vous pouvez être mis dans un état émotionnel pas tout à fait agréable.

Sentiment de culpabilité quand on reçoit un « T’as pris ton après-midi? »

En effet, même si vous êtes dans votre droit (vous avez terminé votre travail pour aujourd’hui et il commence à se faire tard), un sentiment de culpabilité peut venir se glisser dans votre tête. Ainsi, ce qui devait être une fin de journée paisible, se transforme parfois en remise en question.

Il vous faut quelques minutes pour vous débarrasser de questionnement du type : « Suis-je en droit de débaucher à cette heure-là, alors que la majorité de mes collègues débauchent plus tard ? »

Vous faites pourtant le même travail qu’eux. La quantité de travail est la même. Comment cela se fait que vous puissiez finir vos tâches dans un délai raisonnable, alors que vos collègues semblent avoir encore du travail « par-dessus la tête » ?

Le poids de la norme

Si c’est inscrit dans la culture de votre entreprise, débaucher tard est devenu la norme. Pas de manière explicite bien sûr, mais avec le temps, il est « bien vu » de débaucher tard.

Cela montre (et ce n’est là encore qu’une image), que vous êtes réellement investi dans votre travail. Alors que vous pouvez très bien passer votre journée à « liker » des photos sur Facebook et Instagram. Le résultat est le même, l’apparence compte.

Idem lorsque vous commencez votre journée de travail.

Il est « bien vu » d’arriver tôt et d’être dans les premiers à « attaquer la journée ». Je ne dis pas que ceux qui arrivent tôt le font pour cette raison, loin de là. Il est agréable d’arriver en avance et de « lancer la machine » tranquillement, dans le calme. Cependant, comme les apparences comptent beaucoup, certains viennent tôt « par principe » ou par contrainte liée à l’image que l’on renvoie.

Je tiens à préciser quelque chose. Dans cet article, je pars du principe ici que la quantité de travail est « gérable » sur une journée de travail lambda.

Dans certains cas, courants, il arrive que l’on reste tard au boulot, car la quantité de travail à fournir est trop grande. Ainsi, vous êtes obligé(e) de grignoter sur vos horaires et de faire des heures supplémentaires.

Traîner au travail « par principe », pour ne pas entendre « T’as pris ton après-midi? »

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Cependant, lorsque la charge de travail est « gérable », il est aussi courant que l’on puisse être tenté de « traîner » un peu au bureau, en fin de journée, pour ne pas « être mal vu » par notre entourage professionnel. « Si les collègues le font, c’est que ça doit être normal. »

Vous le savez bien, nous sommes dans une société où l’effort et le dépassement de soi sont des valeurs omniprésentes. Cela est devenu normal de se « démener corps et âme » dans sa vie professionnelle, quitte à s’épuiser physiquement et psychologiquement.

Ainsi, vos collègues prennent parfois un rôle de « juge », souvent dissimulés sous un « humour qui ne fait de mal à personne ». Ils vous font remarquer lorsque vous souhaitez débaucher à une heure raisonnable, qui n’est apparemment pas la leur.

Ainsi, ce « T’as pris ton après-midi ? » peut sous-entendre beaucoup de choses en réalité. Ce collègue peut signifier tout un tas de choses, qu’il faut prendre avec du recul. Il peut penser que : Vous « profitez un peu du système », en vous autorisant à partir « tôt ».

Rappelons que « tôt » est ici très subjectif.

On peut comprendre que partir à 18h peut paraître « tôt » pour ceux habitués à quitter leur travail tous les jours à 20 heures. On peut aussi comprendre que cette heure-là est « raisonnable » pour certains, car elle est dans la norme. De plus, il faut entendre que pour beaucoup, partir à 18 heures n’est pas pratique du tout pour le quotidien et que c’est une contrainte.

Le regard des autres

On peut ainsi voir que « partir tôt » est une notion propre à chacun et surtout liée à la culture de l’entreprise. Ceux qui vous font remarquer, avec un humour grinçant : « Tu pars déjà ? », sont souvent ceux avec des horaires de travail tardives. Que vous ayez embauché(e) deux heures avant eux les importe peu. L’ironie me fait dire : « Qu’ils sont ouverts d’esprit, c’est tellement agréable. » 😉

Tenez vous à distance de ces remarques. Elles ne vous apportent rien de bon. Elles peuvent être le témoin d’un climat compliqué, si tous vos collègues vous font ces remarques. Cependant, s’il s’agit d’une personne en particulier, n’en faites pas une généralité.

Il peut tout simplement avoir développé une forme de « jalousie ». Vous osez braver certaines règles « implicites », en faisant quelque chose qu’il aimerait faire, mais qu’il ne réalisera surement jamais. Dommage pour lui, il se prive inutilement.

Rappelons-le, ce n’est pas comme si vous abusiez de la situation. Vous avez terminé vos affaires ici, il ne sert à rien de rester et de faire du « présentéisme ». A quoi bon perdre son temps à faire semblant de travailler, juste pour « faire bien » ?

Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« L’art de paraître débordé(e) »

Quelles sont vos « raisons d’agir » ?

Nous agissons tous pour une raison. Chacune de nos attitudes a une raison cachée ou assumée. Alors, quand vous voyez votre collègue vous faire une remarque, au lieu de réagir à chaud, demandez-vous : Quelle est la raison qui le pousse à me dire cela ?

En faisant cela, vous vous intéresserez à ses « raisons d’agir ». C’est là-dessus que se base l’essentiel du livre du sociologue Philippe Bernoux : Sociologie des organisations. Initiation théorique suivie de douze cas pratiques.

Il s’est intéressé à divers milieux socioéconomiques, surtout en entreprise, pour y analyser les « raisons d’agir » des individus : ce qui les pousse à agir de telle ou telle manière, à dire telle ou telle chose.

On y comprend l’envers du décor au sein des entreprises.

  • Pourquoi les relations entre les collaborateurs sont tendues ?
  • Qu’est-ce qui explique que le.a manager n’arrive pas à assoir son autorité ?
  • Pourquoi les arrêts maladies s’enchainent au sein d’un même service, qui en apparence semble parfait ?

Autant de questions auxquels répond ce sociologue dans son livre.

J’ai lu ce livre durant mes études en ressources humaines. D’abord parce que mon formateur de l’époque nous l’avait chaudement recommandé. Puis je l’ai relu une seconde fois deux ans plus tard, avec du recul, quand j’ai eu besoin d’avoir des réponses vis à vis de ce que je pouvais observer en entreprise. Pour la théorie en classe, puis pour la réalité en entreprise.

Il s’agit d’un très bon bouquin, qui plaira à tout ceux qui veulent en savoir plus sur « les raisons d’agir » des individus, d’un point de vue sociologique et aussi psychologique.

J’aime beaucoup cette formulation pleine de sens : « les raisons d’agir ».

Organiser son temps de travail

Pour illustrer les impacts de la gestion du temps sur notre travail réel, nous allons nous pencher sur la loi de Parkinson.

Cette loi dit que tout travail augmente jusqu’à occuper entièrement le temps qui lui est affecté. Ainsi, si vous décidez que la réalisation d’un projet vous prendra un mois, alors que dans les faits, il peut être réalisé en une semaine, il sera alors terminé en un mois.

Deux tâches identiques ne seront pas terminées avec la même durée, si vous ne leur accordez pas le même temps au départ. Cette loi peut être résumée avec le schéma suivant.

Loi de Parkinson

Source :
Chloë Ferreira – Dans son article “La Loi de Parkinson pour booster ton efficacité (plan de bataille)” – Cliquez sur ce lien pour lire son article.

La loi de Parkinson dans la gestion du temps de travail

Ainsi, on peut dire que plus on a de temps pour réaliser une tâche, plus cette tâche prendra du temps.

Nous pouvons faire un lien avec le travail réellement effectué par vous-même et vos collègues. Vous vous questionnez en vous demandant : Comment cela se fait que vous puissiez finir vos tâches dans un délai raisonnable, alors que vos collègues semblent avoir encore du travail « par-dessus la tête » ?

Une des raisons peut être liée à la loi de Parkinson. Si la norme est de quitter son lieu de travail tard, alors la majorité des individus vont s’organiser en fonction de ces horaires. Ils finiront alors leurs tâches tard. Or, vous qui décidez de partir légèrement plus tôt que les autres, vous arrivez à terminer vos tâches en avance sur eux.

Vous décidez alors de partir sereinement, car plus rien de vous retient au travail. L’organisation du temps de travail n’est pas à prendre à la légère. Malgré des contraintes liées à votre environnement professionnel, vous pouvez agir sur certains aspects pour être plus serein au quotidien.

Pour aller plus loin sur la loi de Parkinson, lisez l’article
« loi de Parkinson, article originale, The Economist 1955 »

Comprendre les remarques

Pour clôturer cet article, je vais maintenant vous donner quelques conseils pour mieux gérer ces remarques au travail.

Premièrement, sachez identifiez les raisons qui poussent vos collègues à rester très tard au travail. Ont-ils réellement trop de travail à effectuer ? Ou bien restent-ils tard « par principe », pour se « donner bonne conscience » ?

Ensuite, mêmes si ces remarques revêtent souvent la forme de l’humour, sachez garder de la distance. Demandez-vous ce qui pousse votre collègue à vous dire cela. Est-ce une réelle incompréhension de sa part ? Ou bien un semblant de jalousie bien cachée ? Est-ce une remarque justifiée ? Est-ce que vous abusez réellement (cela peut être le cas) ou bien c’est seulement son point de vue qui le pousse à dire cela ?

« T’as pris ton après-midi? »

Finalement, le meilleur moyen de se prémunir de ces remarques est d’être transparent sur le travail que vous effectuez au quotidien. Communiquez. Dites ce que vous faites aujourd’hui et ce qu’il vous reste à faire.

Si vous ne le faites pas, vous cultivez d’éventuels non-dits et des incompréhensions. Ne vous justifiez pas pour autant, mais donner des informations clés à son entourage est souvent rassurant pour eux. Ils comprennent le pourquoi du comment. Cela évite les jugements hâtifs.

Vivez votre vie sans vous soucier du regard des autres ! 😊


Merci d’avoir lu cet article et à très bientôt sur Trace Ta Carrière ! 

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