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Suis-je dans une prison dorée ? Une situation pas si confortable…

Suis-je dans une « prison dorée » ? Une situation pas si confortable... 1

« Tout va bien. »

Sur le papier, tout est magnifique. Pourtant, suis-je dans une prison dorée ?

  • Vous êtes en poste
  • Votre salaire est fixe et rentre tous les mois de manière stable
  • Vous êtes à l’aise dans vos l’exercice de vos fonctions
  • Vos collègues sont agréables

De nombreuses personnes rêveraient d’être à votre place. D’ailleurs, vous avez pleinement conscience de la situation « confortable » dans laquelle vous vous trouvez.

Cette situation professionnelle est source d’épanouissement et de stabilité pour bon nombre de personnes. Pour d’autres, c’est bien différent et complexe à interpréter. Si vous vous trouvez dans ce second cas, nous allons explorer dans cet article les sources de cet inconfort.

« Non mais attends, de quoi tu te plains ? Tu as tout ce que je rêve d’avoir : un job stable, dans une superbe entreprise. »

Quoi qu’en dise votre voisin, votre collègue ou votre ami(e), vous sentez bien que quelque chose est source de résistance pour vous.

Qu’est-ce que c’est que ce drôle de sentiment ?

Suis-je dans une prison dorée ? Qu’est-ce que c’est ?

Avez-vous déjà entendu parler de l’expression « prison dorée » ? 

Il s’agit d’une situation dans laquelle une personne peut se trouver, qui revêt plusieurs caractéristiques. Voyons voir tout cela de plus près.

  • Vu de l’extérieur, la situation professionnelle paraît idéale et satisfaisante
  • Factuellement, vous avez conscience de la « chance » d’avoir cette situation 
  • Malgré le confort financier et psychologique que cela apporte, quelque chose ne va pas
  • L’envie de « prendre le large » se fait ressentir

Voici les principaux éléments de ce que j’appelle la « prison dorée ».

D’autres articles sur internet décrivent ce qu’est une prison dorée. C’est une notion subjective. Si vous voulez un autre exemple, vous pouvez lire l’article du site Objectif-Nouvelle-Vie.

Une figure de style

C’est une figure de style utilisée dans la langue française, que j’aime beaucoup, qui s’appelle : oxymore. On l’observe quand on allie deux mots de sens contradictoires.

Son but est de souligner une contradiction, une nuance. Habituellement, les deux mots ne se marient pas, mais lorsqu’on le fait, cela donne un sens nouveau, rempli de nuances. Par exemple, les plus connues sont « Obscure clarté » ou bien « Silence éloquent ».

La « prison dorée » en est un bel exemple. Décortiquons cet oxymore.

  • Prison : Vous vous sentez en cage, comme prisonnier de votre situation professionnelle. Vous la subissez. Silencieusement ou de manière incomprise. Comme un prisonnier, vous réfléchissez à une manière de vous en sortir.
  • Dorée : En apparence, et c’est ce qui rend ce phénomène vicieux, tout est beau et agréable. Aux yeux des autres, vous avez de la chance. Financièrement, vous pouvez être confortable également.
  • Prison dorée : Le fait d’être dans une situation socialement valorisée, aux yeux d’autrui, avec un certain confort de vie, que beaucoup désire. Cependant, dans le détail, les choses sont bien plus compliquées et ne collent pas forcément avec vos envies profondes, lorsque l’on y regarde de plus près, . 
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Pourquoi restons-nous dans cette situation ? Suis-je dans une prison dorée ?

De nombreuses raisons peuvent-être à la source d’une telle situation. Regardons les plus courantes.

– Le confort financier 

A poste égal, salaire différent. Je ne parle pas d’inégalités salariales liées au sexe, qui sont malheureusement encore trop présentes, même s’il y a un peu de progrès au fil des années… Ici je parle des différences de salaire en fonction des secteurs d’activités.

Par exemple, pour un poste identique, le salaire sera généralement plus bas dans une administration publique ou une association, comparé à une grosse entreprise du secteur bancaire ou aéronautique. C’est un fait, lié à la réglementation spécifique de chaque secteur et des conventions collectives applicables.

Ainsi, toujours dans le même exemple, si vous êtes salarié d’une très grosse entreprise, votre confort financier, lié à votre travail, sera généralement plus élevé que dans des secteurs où les salaires sont dits « minimums réglementaires ».

Ce fait peut être source de tension. Pourquoi donc ?

Les différences salariales

Imaginons que vous ne vous épanouissiez PAS DU TOUT dans ces grosses entreprises, mais que dans une administration publique ou une association, vous seriez comme un poisson dans l’eau.

Cette différence salariale est un argument de choix dans votre prise de décision. Les entreprises l’ont bien compris, le salaire est d’ailleurs un facteur d’attractivité important dans les processus de recrutement.

Pour aller plus loin sur ce point, lisez l’article
« Suis-je fou de quitter un poste avec une très bonne situation
pour un autre moins stressant mais moins bien payé ? »

Généralement, à poste égaux, on se dirige vers l’endroit où le salaire est le plus élevé. Pourtant, ce n’est pas forcément l’endroit le plus adapté à notre personnalité et à nos valeurs profondes.

Une fois en poste, difficile de se dire : « Je quitte ce poste, pour un poste similaire mais avec un salaire inférieur. »

Cette évolution semble contre-intuitive. Pourtant, parfois il vaut mieux gagner un peu moins, mais gagner beaucoup en qualité de vie. C’est un équilibre personnel, qu’il est bon de régulièrement soulever et remettre en question.

– La valorisation sociale

Ah, le regard des autres : sujet intéressant, qui a de nombreuses répercussions sur notre quotidien. L’idéal serait de ne plus tenir compte de ce que pensent les personnes qui nous entourent. 

Dans les faits, même si c’est ce dont vers quoi il faudrait tendre, le regard des autres nous importe. Plus ou moins, en fonction des sujets. 

Les métiers les mieux valorisés socialement sont des exemples typiques de prison dorée. Beaucoup de personnes désirent exercer ces fonctions, juste parce que « cela fait bien ».

Oui, mais cela fait bien aux yeux de qui ? Aux yeux des autres. 

Est-ce que cela est réellement bien pour vous ? La réponse est complètement différente et remplie de nuances ! 

Toute notre vie, nous serons confrontés à ce phénomène de valorisation sociale. La société fonctionne ainsi. Cependant, nous sommes libres de nous en tenir écarté ou bien de faire des efforts pour « rentrer dans le moule ». 

C’est une question de perception et aussi de place que nous laissons aux regards des autres. Vivez pour vous, pour votre entourage.

L’avis des inconnus ou des personnes que vous côtoyez de manière superficielle ne devrait pas avoir d’importance dans vos choix de vie.

Privilégiez ce qui est réellement important pour vous et tenez compte de l’avis des personnes qui vous veulent du bien, avec bienveillances.

Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« Ce qui est bon pour autrui ne l’est pas toujours pour soi
 »

Se détacher de l’avis d’autrui ?

J’aime beaucoup réfléchir à la notion de bonheur et à comment rendre la vie encore plus heureuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. C’est pourquoi je me suis naturellement tourné vers la philosophie pour y trouver des axes de réflexion.

Connaissez-vous Marc-Aurèle? Un empereur et philosophe Romain, qui est un des fondateurs de ce que l’on appelle le stoïcisme. Marc-Aurèle a vécu au cours du 1er siècle après J.-C. Il a mis sur papier ses pensées dans de nombreux ouvrages, dont Pensées pour moi-même.

Pour résumer cette pensée très très rapidement, il s’agit d’un courant qui estime que la vertu (capacité à faire le bien) est la source principale de bonheur, à contrario du plaisir individuel. D’autres penseurs comme Sénèque, Epictète et Zénon de Citium sont des figures du stoïcisme.

Je vous parle de ce bouquin car même il y a 2 000 ans, les individus pensaient déjà à la notion de bonheur, en se questionnant sur le sens de leur vie. Cette préoccupation ne date pas d’hier. 🙂

C’est d’ailleurs très intéressant de voir que les conseils que Marc-Aurèle donne dans ses écrits, peuvent encore être appliqués dans notre vie actuelle. Même si la société a beaucoup changée, dans le fond, on reste les mêmes.

Ce qui m’a particulièrement plu dans son discours, c’est le soin qu’il met à comprendre que l’entraînement, la sobriété, la méditation personnelle, la réflexion, l’ataraxie – cette absence de trouble – peut devenir, quand la situation l’exige, une manière d’agir face à l’adversité. D’ailleurs, tout cela peut être appliqué dans votre vie personnelle ET professionnelle.

Si vous souhaitez vous initier à la philosophie tranquillement et découvrir ce courant de pensée, ses écrits sont relativement accessibles et assimilables facilement. 🙂

Il existe un tas d’autres courant philosophique, mais je vous en parlerai dans d’autres articles !

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– Le manque de connaissance de soi

Avez-vous conscience de ce qui est profondément important pour maintenir votre équilibre personnel ? Ou bien est-ce que vous vous laissez porter par la vague, sans trop vous questionner si cela vous satisfait ou non ?

Lorsque l’on ne sait pas ce qui est vital pour notre épanouissement, forcément, on se laisse guider. En soi, c’est une bonne chose, car vous savez lâcher prise sur votre quotidien. C’est aussi une manière de s’épanouir et de profiter de l’instant présent.

Toutefois, trop de lâcher prise peut avoir des effets négatifs. A trop vous laissez porter par le courant, dans une direction qui ne vous ressemble pas, vous pouvez finir par vous « perdre » et vous oublier. C’est sur le long terme que les effets se feront ressentir.

Prenez le temps de vous poser les bonnes questions pour vous.

  • Est-ce que je m’épanoui aujourd’hui dans ce que je fais ?
  • Qu’en sera-t-il dans le futur ?
  • Est-ce que je me suis toujours laissé guider ou ai-je consciemment choisi ma situation professionnelle ?

Autant de questions qu’il est utile de se poser, afin de se trouver et de s’assurer que vous êtes dans une bonne direction, épanouissante pour vous.

Si c’est mon cas, faut-il absolument en sortir ? Suis-je dans une prison dorée ?

Cela demande du courage de quitter une « prison dorée ». 

Tant pour soi-même, qu’aux yeux de notre entourage. Cet acte est souvent incompris, mais ce n’est pas grave. Gardez en tête qu’il s’agit de votre vie. Chacun a des motivations différentes et c’est normal de ne pas vouloir la même chose que tout le monde. Ne culpabilisez pas. 

Changer de situation peut être source de bien-être pour vous et votre équilibre. De manière collatérale pour votre entourage également. Si vous vous reconnaissez dans cet article et que votre situation vous semble être une prison dorée, prenez du recul. 

Soyons clairs, je ne vous incite pas à quitter votre situation professionnelle si c’est votre cas. Le but de cet article est simplement de vous inviter à réfléchir sur votre situation. Prendre du recul.

Si elle vous convient profondément, tant mieux, c’est un luxe que beaucoup de personnes essayent d’atteindre.

Cependant, si vous ne vous sentez pas bien professionnellement, et que cela impacte votre vie personnelle, prenez un moment pour réfléchir si la direction que vous prenez est viable au long terme pour vous.


Merci d’avoir lu cet article et à très bientôt sur Trace Ta Carrière ! 😊

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