Toujours des bons conseils ?
Pour s’épanouir au travail, faut-il suivre à la lettre tout ce que l’on nous dit ? Il y a des pensées et des comportements qui ont la vie dure dans le milieu professionnel. Surtout quand il s’agit d’épanouissement. Ne pas s’épanouir au travail, c’est pourtant courant…
Dans cet article, je vais te parler de trois conseils que beaucoup de gens pensent vrai, mais qui ne le sont pas vraiment. Bien souvent, même si cela part d’un bon sentiment, ces conseils peuvent s’avérer complètement inappropriés. Allez, c’est parti pour débunker quelques idées reçues bien installées !
1. « Si tu travailles très fort, tu recevras la reconnaissance que tu mérites. » – Ne pas s’épanouir au travail
– La recherche de reconnaissance au travail, où comment ne pas s’épanouir au travail…
C’est une pensée qui est bien ancrée : « Si je m’implique corps et âme dans mon travail, mes responsables hiérarchiques vont me donner de la reconnaissance. » Pourtant, dans les faits, est-ce que toutes les heures supplémentaires, les missions qui dépassent ton contrat de travail et ta sur-implication sont reconnues à leur juste valeur ? Non. La plupart du temps, l’implication dans son métier n’est pas proportionnelle avec la reconnaissance obtenue. Travailler dur, ne rime pas (toujours) avec grande reconnaissance.
Si tu as la chance de travailler dans une culture d’entreprise où les responsables soulignent et valorisent ton implication, c’est une vraie chance. D’ailleurs, la reconnaissance de ton implication se manifeste de différentes manières. Cela peut passer par une reconnaissance :
- Financière. On te paie davantage, pour récompenser ton implication et ton temps de travail supplémentaire.
- Verbale. On te dit clairement que tu fais du bon travail, tes efforts sont valorisés, humainement.
- En termes de confiance. On te fait confiance, on te donne des responsabilités ou une certaine liberté. Encore une fois, attention à ce que cette confiance et cette évolution de tes missions soient récompensées d’une manière ou d’une autre.
– La reconnaissance n’est pas toujours là
Quand il y a reconnaissance, c’est l’idéal pour contribuer à l’épanouissement professionnel. Pourtant, combien de personnes s’investissent à l’excès, en se brûlant parfois les ailes au passage, dans l’espoir de recevoir une reconnaissance, qu’elles ne recevront (malheureusement) jamais ?
Alors, au bout d’un moment, on peut à juste titre avoir envie de « faire uniquement ce qu’on me demande ». Parce que : « À quoi bon ? Je n’ai aucun avantage/intérêt à m’impliquer davantage. On ne valorise pas mes efforts. »
Quand ce point de rupture est atteint, c’est dramatique : autant pour la personne qui travaille que pour l’employeur qui « perd » une personne volontaire et motivée. Ne faisons pas de généralité pour autant, il existe des environnements de travail qui mettent l’accent sur la reconnaissance de leurs employés.
Aussi, chaque personne est plus sensible à un type de reconnaissance plutôt qu’à un autre. Par exemple, certaines personnes vont être très sensibles à la reconnaissance humaine (que leur implication soit reconnue, verbalement et humainement, aux yeux de tous).
A l’inverse, d’autres personnes seront beaucoup plus sensibles à la reconnaissance financière (être payé davantage si je travaille très bien/beaucoup). Les deux sont très importants, mais on est plus ou moins sensible à un type de reconnaissance. C’est utile d’en avoir conscience, pour comprendre dans quels contextes tu pourras te sentir reconnu à ta juste valeur.
2. « Faire une pause dans sa carrière, c’est une perte de temps. Ne t’arrête jamais. » – Ne pas s’épanouir au travail
– Faire une pause te fait rêver ?
Nombreuses sont les personnes (moi y compris) pour qui l’idée de faire une pause dans sa carrière fait rêver. Ne serait-ce que quelques mois ou une année. Pourtant, même s’il y a pleeeeein de gens qui en ont envie, c’est quelque chose qui est assez tabou et dénigré. On rencontre souvent des résistances quand on en parle autour de soi.
- « Je te déconseille de prendre cette année de pause, ça va faire un trou dans ton CV. »
- « Ne pars pas voyager, tu vas perdre du temps. »
- « Ta carrière va en pâtir si tu fais une pause aussi longue. »
Toutes ces affirmations ont la vie dure… Elles se basent sur une vision très formelle et cadrée de ce qu’est une carrière réussie. « Après les études, tu dois travailler dur, et tu pourras te reposer quand tu seras à la retraite. » Pourtant, il y a des moments dans la vie où la meilleure des choses à faire, pour sa santé mentale, c’est de faire une pause. Pas obligé d’attendre la retraite pour se faire plaisir.
Le fait de vivre pleinement et de t’autoriser à le faire, ça va t’ouvrir la voie sur des expériences humaines qui vont te faire grandir. Ainsi, quand tu retourneras dans ta vie professionnelle, après avoir profité et t’être réposé.e, tu auras un état d’esprit différent et une énergie retrouvée. Et oui, pour bien travailler, il est indispensable d’avoir « du jus ». Ta santé mentale passe avant tout.
– Prendre du temps pour soi, c’est bien mieux qu’on ne l’imagine pour la carrière
Je t’invite à questionner les personnes de ton entourage qui ont déjà fait une pause de ce type (que ce soit à la fin de leurs études ou entre deux expériences professionnelles.) Tu obtiendras quasiment toujours la même réponse : « Je n’ai aucun regret d’avoir fait cette pause, c’était une superbe expérience. Tant sur le plan humain que pour mon équilibre mental. J’étais reboosté.e et changé.e dans mon quotidien. » Ça peut paraître caricatural comme discours, mais il est pourtant bien réel. Le blog My Happy Job a écrit un article sur le fait de s’autoriser une pause dans sa carrière.
Bien sûr, ce n’est pas possible pour tout le monde de s’offrir le luxe de faire une pause, même quelques mois, dans sa carrière. Alors, raison de plus, si c’est possible pour toi, de t’autoriser à le faire : Si c’est ce que tu désires et que tu en as besoin, évidemment ! Mon but n’est pas de t’inciter à faire une pause, mais plutôt de te montrer que, si c’est ce dont tu as envie aujourd’hui, c’est factuellement possible et ce n’est pas une perte de temps. Bien au contraire ! 😊
Pour aller plus loin sur ce point, lisez l’article
« Désactivez le « pilote automatique » grâce au voyage »
Choisir ce qui est bon pour soi, consciemment
La toute première fois que j’ai lu un bouquin qui déculpabilise le fait de faire une pause, pour soi, c’est lorsqu’une collègue m’a chaudement recommandé le livre Et n’oublie pas d’être heureux : Abécédaire de la psychologie positive du psychiatre Christophe André.
Si la psychologie positive t’intéresse, probablement que tu connais déjà cet auteur, qui a déjà écrit de nombreux (excellents) bouquins et qui est médiatiquement connu.
Ce livre est comme une encyclopédie dans son fonctionnement. Il reprend tout un tas de mots et d’expressions, un peu à l’image d’un dictionnaire. Sur ces mots, il donne sa vision de médecin-psychiatre, en appliquant systématiquement la psychologie positive.
Ce livre se lit, se relit, se digère, puis on y revient dès que l’envie se fait sentir, pour découvrir de nouvelles définitions et interprétations positives.
Il donne des pistes de réflexions pour faire la paix avec soi-même et apprécier ce qui nous entoure. En toute simplicité. S’autoriser à faire ce qui est bon pour soi. Nos relations avec autrui en sont grandement améliorées, cela va de soi.
Bon, soyons clair, et tu l’as compris très vite, je suis un grand convaincu de Christophe André. J’ai lu plein de ses bouquins, tous autant intéressants les uns que les autres. Alors oui, je suis subjectif quand je te parle de ce bouquin. 😉 Et je ne suis pas le seule à aimer son travail. Son succès dans les librairies parle de lui-même.
Voici une phrase très inspirante qui résume bien l’idée principale de ce livre. « Je suis convaincu que le bonheur peut s’apprendre. Pour une raison simple : je l’ai appris moi-même. » – Christophe André
3. « Oriente-toi uniquement dans des secteurs qui recrutent. » – Ne pas s’épanouir au travail
– Suivre la tendance à tout prix ?
Cette affirmation, même si elle semble juste, est un faux conseil. Ça peut paraître la bonne chose à faire. Pourtant ce n’est pas un bon conseil dans tous les cas, dans l’absolu.
Bien sûr, en s’orientant dans un secteur où il y a une forte offre en termes d’emploi, le chemin pour trouver un emploi sera grandement facilité. Pourtant, en ce qui te concerne, le domaine professionnel qui te fait vibrer est peut-être un secteur qui recrute peu (ou pas). Est-ce une raison pour mettre tes envies de côté en choisissant la solution de facilité ? Non. Le chemin sera plus difficile, tu dois en être conscient.e, mais ce n’est certainement pas insurmontable.
Alors, les phrases du type : « Ne t’oriente pas dans ce secteur. Il n’y a pas de débouché. » on ne veut plus les entendre. Certes, ce sera plus difficile, mais il faut se diriger vers ce qui te fait vibrer.
– Suivre tes envies, en ayant conscience du marché
En ayant conscience des difficultés, avec un plan d’actions précis. Tu devras sans doute faire davantage de concessions et de sacrifices que si tu avais choisi une voie qui recrute beaucoup. Mais ce qui compte sur le long terme, c’est ton épanouissement. Professionnel et personnel.
Beaucoup de gens, au moment de faire un choix d’orientation dans la vie professionnelle, se demandent : Quels sont les métiers qui recrutent le plus ? Et se dirigent vers ceux-ci. C’est important d’avoir la réponse à cette question, pour avoir toutes les cartes en main. Pourtant, en simultané, la question qui me semble plus pertinente est : Quels sont les métiers qui m’épanouiraient le plus ? Avec les réponses à ces deux questions, on a déjà des bonnes cartes en mains pour faire un choix d’orientation en conscience (du marché du travail ET de nos envies personnelles).
Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« Est-ce que j’aime mon métier ? »
J’espère que cet article t’aidera à démystifier des idées reçues bien ancrées sur le fait de ne pas s’épanouir au travail.
Merci d’avoir lu cet article et à très bientôt sur Trace Ta Carrière ! 🙂
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