Il est facile de douter
Bien souvent, lorsque vous êtes motivé(e) par un nouveau projet, on peut finir par avoir la sensation d’être « bloqué(e) » par un certain nombre d’éléments de notre environnement, notamment par ce qui est bon pour autrui. Il est facile de trouver des raisons de ne pas agir, de remettre au lendemain nos actions, ou bien de douter.
Vous êtes, dans un premier temps, entièrement motivé(e) par votre idée nouvelle. Ensuite, il suffit parfois d’une remarque d’un membre de votre entourage, pour venir ébranler votre confiance en vous vis-à-vis de cette idée, qui vous paraissait merveilleuse il y a seulement un jour de cela.
Une remise en question (parfois utile, parfois non) se met en place. Cependant, ces remarques sont-elles toujours véridiques et utiles pour notre épanouissement ?
C’est maladroit, parfois même désagréable à entendre, mais souvent cela part d’une bonne intention. Il est courant que nos proches, en voulant nous aider, projettent leurs propres peurs sur notre projet. Cela peut être déstabilisant. Dans le fond, qu’est-ce que cela signifie ?
Reproduire le schéma des autres – Ce qui est bon pour autrui
Prenons l’exemple de Paul, un étudiant sur le point de terminer ses études supérieures, et de Fabrice, son père, plein de bonnes intentions envers son fils. (Je vais volontairement caricaturer les traits des personnages, pour bien illustrer ce phénomène.)
Dans son passé, Fabrice a grandi dans un environnement strict, qui ne laissait pas beaucoup de place à la créativité. Attaché à un certain confort et à une stabilité au quotidien, il a décidé de s’orienter dans une voie professionnelle qui lui offre une sécurité de l’emploi et financière.
C’est assez logiquement (pour lui) qu’il a évolué durant ses 20 ans de carrière au sein de la même entreprise, en grimpant les échelons de l’entreprise petit à petit. Il s’épanouit dans ce métier et bénéficie d’une situation financière confortable.
Paul, son fils, est sur le point de finir ses études supérieures. Il s’est orienté dans un secteur, davantage par dépit que par réelle conviction. Il a voulu assurer la sécurité, quitte à mettre son âme créative et artistique de côté. En effet, à l’époque des choix d’orientation scolaire, il s’est laissé guidé.
Ne sachant pas intimement ce qu’il voulait faire dans la vie, il a écouté les conseils de son père. Celui-ci, pensant réellement que c’était une voie parfaite, a orienté son fils vers des études dans le même secteur que lui.
Lorsque l’on se met trop longtemps de côté
Paul s’est laissé guidé et a obtenu ses diplômes tant bien que mal. Une fois cela fait, il décide de chercher un travail dans ce même secteur. Quelques mois passent et c’est la douche froide. Paul est démotivé et se demande comment il en est arrivé là. Son travail ne l’intéresse pas le moins du monde.
Sa personnalité créative et aventureuse ne peut pas s’exprimer dans ce contexte professionnel si aseptisé. Il décide de prendre du recul et se rend compte de ce qu’il veut vraiment dans sa vie. Ce point lui permet aussi d’identifier ce qu’il ne veut plus.
Finalement, les conseils de son père étaient très bienveillants. Celui-ci voulait assurer à son enfant une stabilité professionnelle et financière, tout comme lui. Cependant, Fabrice a cru bon que ce qui était bon pour lui-même, le serait aussi pour son fils au long terme. Or, les personnalités et les ambitions profondes de ces deux personnes sont bien différentes.
A l’époque, Paul n’était pas assez « mûr » pour savoir ce qu’il voulait vraiment. Son « choix » d’orientation scolaire n’est pas une mauvaise chose. Il a expérimenté une voie, pour finalement se rendre compte qu’elle ne lui convenait pas.
C’est important de faire des erreurs pour mieux avancer à l’avenir. Grâce à cela, il a obtenu des diplômes (ce qui est toujours utile) et des certitudes sur ce qu’il veut dans sa vie. Ce n’est pas rien.
Pour aller plus loin sur ce point, lisez l’article
« Sortir des sentiers battus pour mieux revenir vers soi »
Recevoir les avis des autres – Ce qui est bon pour autrui
Lorsque Paul décide d’exprimer, à son père Fabrice, sa volonté de changer de métier, pour se diriger vers une vie professionnelle où sa personnalité créative peut s’exprimer librement, celui-ci réagit d’une manière positive.
Il comprend que cette démarche va contribuer au bonheur de son fils. Souvent, la communication suffit à clarifier les choses. C’est une situation constructive qui va aider Paul dans sa démarche de reconversion professionnelle.
Cependant, on ne bénéficie pas tous d’un environnement si bienveillant. Il arrive des situations où certaines de ces remarques ne sont pas bienveillantes, lorsque vous exprimez votre nouveau projet. Vouloir changer et progresser peut en déranger plus d’un.
« N’importe quel imbécile peut critiquer, condamner et se plaindre – et la plupart des imbéciles le font. »
Dale Carnegie
Dans ces cas-là, je ne peux que vous conseiller de prendre du recul et de limiter vos contacts avec ces personnes-là (lorsque cela est possible). Peu importe la raison qui pousse ces gens à se « mettre sur votre chemin », ne doutez pas de votre idée et gardez à l’esprit vos motivations profondes.
Bien souvent, ce sont ces mêmes personnes qui se complaisent dans leur immobilisme. Les gens qui agissent vont soit inspirer positivement, soit faire provoquer une réaction de méfiance.
C’est comme s’ils vivaient eux-mêmes votre situation, et vous expriment leurs craintes personnelles. Ils se projettent et s’imaginent à votre place. C’est naturel. Il faut garder en tête que les craintes des autres ne sont pas les vôtres. Vous n’avez pas le même vécu, ni les mêmes projets de vies.
Pour étudier une approche différente de cette question, vous pouvez lire l’article de Selma Paiva, qui parle elle aussi de l’avis des autres et commenter le surmonter.
Se détacher de l’avis d’autrui
J’aime beaucoup réfléchir à la notion de bonheur et à comment rendre la vie encore plus heureuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. C’est pourquoi je me suis naturellement tourné vers la philosophie pour y trouver des axes de réflexion.
Connaissez-vous Marc-Aurèle? Un empereur et philosophe Romain, qui est un des fondateurs de ce que l’on appelle le stoïcisme. Marc-Aurèle a vécu au cours du 1er siècle après J.-C. Il a mis sur papier ses pensées dans de nombreux ouvrages, dont Pensées pour moi-même.
Pour résumer cette pensée très très rapidement, il s’agit d’un courant qui estime que la vertu (capacité à faire le bien) est la source principale de bonheur, à contrario du plaisir individuel. D’autres penseurs comme Sénèque, Epictète et Zénon de Citium sont des figures du stoïcisme.
Je vous parle de ce bouquin car même il y a 2 000 ans, les individus pensaient déjà à la notion de bonheur, en se questionnant sur le sens de leur vie. Cette préoccupation ne date pas d’hier. 🙂
C’est d’ailleurs très intéressant de voir que les conseils que Marc-Aurèle donne dans ses écrits, peuvent encore être appliqués dans notre vie actuelle. Même si la société a beaucoup changée, dans le fond, on reste les mêmes.
Ce qui m’a particulièrement plu dans son discours, c’est le soin qu’il met à comprendre que l’entraînement, la sobriété, la méditation personnelle, la réflexion, l’ataraxie – cette absence de trouble – peut devenir, quand la situation l’exige, une manière d’agir face à l’adversité. D’ailleurs, tout cela peut être appliqué dans votre vie personnelle ET professionnelle.
Si vous souhaitez vous initier à la philosophie tranquillement et découvrir ce courant de pensée, ses écrits sont relativement accessibles et assimilables facilement. 🙂
Il existe un tas d’autres courant philosophique, mais je vous en parlerai dans d’autres articles !
L’importance de bien s’entourer et ne pas (toujours) suivre ce qui est bon pour autrui
Entrez en relation avec des personnes qui sont dans une démarche similaire à la vôtre. Ils vous feront bénéficier de précieux conseils et de l’énergie constructive dont vous avez besoin. Il est important de s’entourer de personnes positives, qui nous soutiennent.
Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« Bien s’entourer pour réussir »
Attention, je ne tiens pas à ce que vous compreniez qu’il ne faut pas écouter les remarques des autres. Loin de moi une telle idée. C’est tout autre chose que je vous conseille. L’idée de cet article est de vous inciter à recevoir les remarques de votre entourage, mais avec une gymnastique bien particulière.
Ne prenez pas tout ce que l’on vous dit comme argent comptant. Sinon, vous finirez par vivre la vie que les autres “veulent” pour vous, et non la vie que vous voulez réellement vivre.
Certaines remarques sont importantes pour notre évolution, même si elles sont difficiles à entendre. La remise en question est essentielle. Cependant, il ne faut pas systématiquement se remettre en question lorsque l’on nous fait une critique. Ayez confiance en votre projet et vos ambitions. Certaines remarques sont impertinentes, d’autres extrêmement utiles.
La solution la plus facile n’est pas forcément la meilleure
D’ailleurs, un autre aspect doit être pris en compte. Davantage philosophique celui-ci.
« Il n’y a en effet aucune opinion, aussi absurde soit-elle, que les hommes n’aient pas rapidement adoptée dès qu’on a réussi à les persuader qu’elle était généralement acceptée »
Arthur Schopenhauer dans son ouvrage L’art d’avoir toujours raison
Reprenons l’exemple de Paul et Fabrice.
Fabrice a suivi une voie sécurisante. C’est ce que fait la majorité des individus et cela se comprend aisément. Nous avons tous besoin d’une stabilité. Il ne s’agit absolument pas d’une mauvaise chose, ni d’un jugement. Ce choix de carrière convient à ceux désireux d’une forte stabilité de vie.
Cependant, même si c’est le choix de la majorité, ce n’est pas un choix qui est universellement valable pour tous. Paul décide de s’orienter dans une voie professionnelle davantage « risquée ». Le salaire qu’il touchera sera plus bas qu’auparavant, ce qui n’est pas « raisonnable » pour beaucoup de gens.
La satisfaction et le bonheur que lui procure ce poste, vont bien au-delà du salaire. Cette perte financière est largement compensée et dépassée par ce nouveau mode de vie. Il s’agit de l’équilibre de Paul, qui lui est propre et qui n’est pas celui des autres.
Paul rencontrera peut-être des « frottements » de la part des individus qui n’adhèrent pas à son nouveau choix de carrière. Il faut toutefois garder en tête que, la voie « classique » ou « normale » n’est pas toujours la meilleure solution pour notre épanouissement personnel et professionnel. Même si, nuançons ce propos, une forte sécurité de l’emploi peut être épanouissante si cela vient combler nos besoins.
Notre vérité est subjective
D’ailleurs, les propos que nous tenons et ceux que nous recevons, sont toujours à analyser en gardant à l’esprit le contexte dans lequel ils ont été prononcés. Chaque personne réagit aux événements de la vie en fonction de son vécu et des ses expériences passées. Ainsi, tout est soumis à interprétation.
« Tout ce que nous entendons est une opinion, et non un fait. Tout ce que nous voyons est une perspective, et non la vérité. »
Marc Aurèle
Il ne faut pas oublier ce qui est réellement important pour nous. Lorsque nous sommes dans le « feu de l’action », ou bien lorsque les semaines passent, nous avons tendance à oublier les raisons qui nous ont poussées à vouloir changer des choses dans nos vies.
Ce qui est bon pour autrui ne l’est pas toujours pour soi.
Je vous conseille vivement de tenir un journal, où vous notez toutes vos pensées importantes. Faites-y figurer les raisons profondes qui vous ont poussées à agir. Vous pourrez ainsi relire ce carnet lorsque vous serez dans des moments de doute. Vous verrez aussi votre progression au fil des mois.
Merci d’avoir lu cet article et à très bientôt sur Trace Ta Carrière ! 🙂
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