Ne rien faire : est-ce utile ?
« Ohlala, je n’ai rien à faire cet après-midi : l’angoisse ! Il faut absolument que je trouve quelque chose à faire. » Voilà une phrase que j’ai beaucoup entendue. Comme s’il fallait absolument combler tous les moments de nos vies. Prendre le temps de ne rien faire, à quoi bon ?
Pour n’en rater aucune miette, pour « optimiser » notre quotidien. C’est même parfois une source de tension que ne n’avoir rien de prévu : on a l’impression de perdre son temps.
« Ne rien faire » est pourtant extrêmement bénéfique, lorsqu’on le fait de manière réfléchie. J’irais même plus loin en disant que le plus important est de « s’autoriser à ne rien faire », juste pendant quelques minutes ou quelques heures. Cela de manière régulière.
Il s’agit de s’autoriser soi-même dans un premier temps (nous sommes parfois notre pire bourreau), puis ensuite de s’autoriser aux yeux des autres (le jugement d’autrui ne doit pas nous affecter outre mesure).
« Oui, mais le temps c’est de l’argent ! Rien faire est une perte de temps. »
Rien de plus malsain pour l’épanouissement personnel que cette phrase.
La course à la performance
Toutefois, elle reflète une réalité que nous ne pouvons mettre de côté. Nous sommes dans un contexte occidental où la performance est un but à atteindre, dans le sens où « être performant » est devenu un mode de vie, une sorte d’évidence. Ainsi, tous les efforts sont « bons » pour vous rendre meilleur et faire gagner davantage. La « productivité » à son paroxysme.
« On te dira d’être premier, jamais d’être heureux. »
Orelsan, dans son morceau Notes pour trop tard
Vous en conviendrez, un tel mode de vie ne permet pas d’exprimer l’humanité et la sensibilité qui nous caractérise. Dans les faits, beaucoup se mettent de côté sur de longues périodes. Ils sacrifient leur santé (et parfois leur vie personnelle) pour favoriser leur carrière professionnelle.
Pour aller plus loin sur ce point, lisez l’article
« T’as pris ton après-midi ? »
J’accentue volontairement ce phénomène, pour bien l’illustrer, mais il est courant de voir des personnes s’investir corps et âme pendant dix ou vingt ans dans leur profession, d’une mauvaise manière. C’est lorsque leur corps dit : « STOP ! », en tombant malade ou en dépression, qu’ils se rendent compte que la recherche de performance à outrance n’est pas saine.
Évidemment, à l’extrême inverse, ne rien faire du tout de sa vie n’est absolument pas valorisant pour son estime personnelle et aux yeux de notre entourage. Errer sans but n’est pas une solution épanouissante sur le long terme.
Lorsque l’on s’investi dans une tâche qui nous plait particulièrement, nous ne voyons pas le temps passer. L’impression que le temps se dilate. C’est une bonne chose, car vous vivez pleinement l’instant présent. Vous êtes concentrés.
L’équilibre entre actions et pauses – Prendre le temps de ne rien faire
Cependant, c’est lorsque l’on a la « tête dans le guidon », de manière prolongée et sur une trop longue durée, que les choses peuvent se compliquer.
Comment voulez-vous savoir ce que vous voulez vraiment dans la vie, si vous ne prenez jamais le temps de vous arrêter pour y réfléchir ?
En faisant cela, nous sommes prisonniers de nos mauvaises habitudes et nous activons le « pilote automatique » dans notre vie.
La routine a du bon dans une certaine mesure, lorsque les habitudes sont « saines » et bénéfiques pour nous. Elle est rassurante, car elle nous apporte des bases sur lesquelles nous nous reposons.
Cependant, c’est comme tout dans la vie : Les choses sont bonnes lorsqu’elles sont consommées avec modération. Dès lors qu’il y a un excès, les choses prennent une tournure désagréable.
La métaphore peut être associée à la routine. Un peu de routine au quotidien ne fait pas de mal (surtout si les habitudes sont bonnes), mais trop de routine ne permet pas de vivre de nouvelles choses. En cela, on peut être vite enfermé dans des modes de vies destructeurs ou nos mauvaises habitudes.
Notre vie professionnelle en est directement impactée. Tout comme notre vie personnelle.
Un exemple du quotidien
Si vous souffrez d’un burn-out, que vous avez déja souffert d’une telle maladie, ou bien que vous sentez que vous allez droit dans ce mur, ce que j’ai dit précédement doit vous parler.
De nombreuses personnes font le récit de leurs aventures face à cette maladie. Et à vrai dire, je trouve ces témoignages toujours très touchants et poignants.
Le roman qui m’a le plus parlé à propos du burn-out et du processus de reconstruction qui en découle est le livre Et j’ai dansé pieds nus dans ma tête d’Olivia ZEITLINE.
Il s’agit d’un roman où l’autrice raconte le parcours de vie tumultueux de Charlotte : son burn-out, sa perte de repères, ainsi que sa remise en question et reconstruction profondes.
J’ai particulièrement apprécié dans ce livre l’importance que le personnage principale accorde à l’écoute de son corps et de son intuition. Au fil des chapitres, on est amené.e à réfléchir sur son propre rapport à ce qui nous fait profondément du bien en tant qu’être humain.
Trouver sa voie est très délicat, surtout dans un tel moment de tumulte. Pourtant, et c’est une des forces de ce bouquin, il nous montre que c’est bien quand on est au plus bas que l’on est forcé.e de tout remettre en question. Afin de remonter encore plus haut par la suite. Un beau message d’espoir et de réalisme. 🙂
Petit plus : il se lit vraiment facilement. Je l’ai personnellement dévoré en 2 petits après-midi.
Faire des pauses régulièrement et prendre le temps de ne rien faire
Maintenant que nous avons pointé du doigt l’importance de ralentir, voyons comment faire concrètement. Ainsi, il est essentiel de prendre quelques minutes ou quelques jours pour stopper/ralentir ce que l’on fait.
Ces « pauses » peuvent prendre d’innombrables formes. En voici quelques exemples, qui ont du sens à mes yeux. Toutefois, c’est à vous de trouver les choses qui ont du sens pour vous.
- Passer du temps avec ses proches. Les moments passés avec vos amis, famille, conjoint, sont une véritable mine d’or pour le bien-être. Que vous soyez en forme olympique ou l’inverse total, partager régulièrement des moments chaleureux permet de prendre du recul sur son quotidien.
« Love people and use things.
Because the opposite never works. »
Extrait du documentaire Minimalism: A Documentary
About the Important Things
- Voyager dans un lieu qui nous tient à cœur, pour s’écarter momentanément de notre « routine ». S’il s’agit d’un lieu que l’on connaît/aime, l’effet ressourçant sera certain. S’il s’agit d’un lieu inconnu, la nouveauté fera voir le quotidien d’un autre œil, ce qui est aussi bénéfique. Le voyage est une solution très efficace lorsque l’on souhaite prendre du recul sur son quotidien.
- S’autoriser régulièrement à passer du temps avec soi-même : sport, balade, lecture, méditation, etc. Le maître mot ici est : Ralentir. L’idée est de se concentrer souvent sur soi, pour faire le point. Rien de pire que de « perdre le lien avec soi-même ».
- Prendre le temps d’observer notre environnement lorsque nous sommes dans une situation « d’attente » (transports, file d’attente, etc.), au lieu d’être concentré sur nos biens matériels (téléphones/ordinateurs). Ne vous inquiétez pas, regarder par la fenêtre 5 minutes en se concentrant sur ses pensées va vous détendre bien plus que de « scroller machinalement » sur Facebook ou Twitter.
Recul sur la vie professionnelle
Ici, « ne rien faire » ne veut pas forcément dire : ne pas bouger, ne pas sortir, ne pas réfléchir, être inactif… C’est bien plus complexe. Il faut voir cette démarche dans une logique de prise de recul sur ce qui nous fatigue au quotidien. Si votre travail vous prend la plus grande majorité de votre temps, et que vous sentez que cela vous épuise, prenez du temps pour ne « rien faire » qui a un lien avec votre travail.
Pour en apprendre davantage sur ce sujet, lisez l’article
« Prendre le temps de ne rien faire »
Votre esprit et votre corps vous envoie constamment des signaux sur votre état de santé (physique et psychologique). Les écouter sera d’une grande aide pour votre épanouissement.
Les petites pensées du quotidien, qui apparaissent souvent comme des « éclairs », sont des manifestations de votre état d’âme actuel. Sachez être à l’écoute de vous-même. Si ces sollicitations reviennent trop souvent, agissez.
Tous les praticiens en bien être le conseille, et ce n’est pas pour rien. Si vous voulez avoir une optique davntage centrée sur le bien être psychique, vous pouvez lire l’article de Juste Bien à ce propos.
« Recouvre ton bon sens, reviens à toi et, une fois sorti de ton sommeil, rends-toi compte que c’étaient des songes qui te troublaient ; une fois réveillé, regarde les choses comme auparavant tu les regardais. »
Marc-Aurèle dans Pensées pour moi-même
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